Private equity : comment se lancer dans un investissement prometteur ?

par François-Julien Piteau | Allocation d'actifs

Avr 25

Private equity

L’investissement en private equity séduit de plus en plus d’investisseurs cherchant des rendements potentiellement élevés. Alors que nombreux sont ceux qui connaissent déjà l’investissement en bourse, le capital-investissement reste souvent entouré de mystère. Est-ce réservé aux grandes fortunes ? En réalité, ce type d’investissement offre des opportunités à divers profils d’investisseurs.

Qu’est-ce que le private equity ?

Comprendre le private equity commence par sa définition : il s’agit d’investir dans le capital de sociétés non cotées en bourse.

L’idée principale est de soutenir financièrement ces entreprises pour maximiser leur valeur avant une revente future. Cette stratégie inclut souvent la participation à plusieurs phases du développement d’une entreprise, allant du soutien initial aux étapes de maturité avancée, impliquant ainsi divers niveaux de risque et de potentiel de gains.

La notion de private equity, aussi connue sous le nom de capital-investissement, recouvre un ensemble de pratiques variées. Parmi celles-ci figurent le capital-risque pour les jeunes startups, le capital-développement pour les entreprises bien établies cherchant à croître davantage, ainsi que le capital-transmission où le private equity aide à restructurer et revitaliser une entreprise en vue de sa revente.

Encadré – Un accès progressivement élargi
Traditionnellement, le private equity était réservé aux investisseurs institutionnels ou aux particuliers disposant de capitaux importants. Cependant, le développement de plateformes spécialisées et de fonds accessibles à partir de montants plus faibles (parfois dès 5 000 ou 10 000 euros) permet aujourd’hui à un plus grand nombre de particuliers de s’exposer à cette classe d’actifs. Néanmoins, l’investissement direct dans une société non cotée nécessite souvent des tickets d’entrée élevés, généralement supérieurs à 100 000 euros.

Les avantages du private equity

Un des principaux attraits du private equity réside dans son potentiel de rendement. Il n’est pas rare de voir des investissements en private equity offrir des taux de rendement annuels qui dépassent ceux des marchés boursiers traditionnels.

Ce succès découle de l’engagement direct dans les activités financières stratégiques d’une société ainsi que de la capacité à amorcer des transformations significatives à la recherche de profitabilité accrue.

De surcroît, investir dans des entreprises non cotées permet de participer au dynamisme entrepreneurial et à des secteurs innovants.

Encadré – Fiscalité : des dispositifs spécifiques en France
En France, certains investissements en private equity donnent droit à des avantages fiscaux. Par exemple, sous conditions, l’investissement au capital de PME peut ouvrir droit à une réduction d’impôt sur le revenu (« IR-PME », dite « loi Madelin »), ou permettre une exonération partielle d’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) pour les parts détenues dans des FCPR, FCPI ou FIP. L’environnement fiscal évolue régulièrement : il est donc recommandé de vérifier les conditions précises applicables à chaque support d’investissement.

 

 

Les inconvénients potentiels

Le private equity comporte néanmoins certains risques, notamment la possibilité de perdre le capital investi si l’entreprise échoue. Durant les premières phases de vie d’une société, cette éventualité est plus forte. Qui dit haut rendement potentiel dit également prise de risque élevée, et cela doit être pris en compte dans tout plan d’investissement stratégique.

Ce type d’investissement est généralement illiquide, ce qui signifie que récupérer son capital peut prendre du temps, souvent plusieurs années.

Par ailleurs, l’horizon d’investissement du private equity est généralement long. Il faut souvent compter entre 7 et 10 ans, parfois plus, avant de pouvoir espérer récupérer son capital et les éventuels gains. Les possibilités de retrait anticipé sont très limitées, contrairement à ce qui peut se trouver avec des placements boursiers classiques.

Encadré – Frais et sélection du gestionnaire
Investir en private equity implique de s’intéresser attentivement au niveau des frais : frais d’entrée, frais de gestion, commission sur la performance (« carried interest »). Ces frais, parfois élevés, réduisent la rentabilité finale pour l’investisseur. De plus, il existe de fortes différences de performance entre les différents fonds : le choix du gestionnaire est donc un facteur clé, car la dispersion des résultats est importante dans cet univers.

Comment investir en private equity ?

il est possible d’investir dans le private equity de différentes façons selon vos ressources, connaissances financières et objectifs. Comprendre chaque option vous permettra de faire des choix avisés et cohérents avec votre profil d’investisseur.

Investissement direct dans le capital d’entreprises

Opter pour un investissement direct implique de choisir, puis investir soi-même dans le capital d’une entreprise. L’avantage est de pouvoir accéder à des entreprises innovantes et en croissance.

Cependant, cela requiert une analyse approfondie et une bonne compréhension des marchés concernés, afin de sélectionner des partenaires porteurs de promesses viables et prospères. Il est important de s’informer sur les options disponibles pour investir en private equity.

Ainsi, les investisseurs particuliers peuvent recourir à des plateformes spécialisées qui facilitent la mise en relation avec des entreprises cherchant des financements. Cela ouvre la voie à une plus grande diversification et atténue les risques attachés à un seul investissement isolé.

Encadré – Crowdfunding et plateformes spécialisées
Depuis quelques années, des plateformes de financement participatif (« crowdfunding ») permettent aux particuliers d’investir dans des PME non cotées avec des tickets d’entrée accessibles (parfois quelques milliers d’euros). Cette modalité ne dispense toutefois pas d’une analyse attentive des projets proposés.

Investir via des fonds spécialisés

Beaucoup choisissent d’investir en passant par des fonds de private equity. Ces fonds rassemblent les capitaux d’un large groupe d’investisseurs, gérés ensuite par des professionnels expérimentés du domaine. En déléguant la gestion à des spécialistes, les investisseurs bénéficient de l’expertise sans avoir à intervenir dans la gestion quotidienne ni dans les décisions financières spécifiques.

Les fonds d’investissement communs à risques, tels que les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques), sont à coûts moindres et proposent flexibilité grâce à un panel d’options d’investissement multipliant les opportunités pour les investisseurs particuliers.

Encadré – Typologie et sélection des fonds
Les fonds accessibles au grand public incluent :
– les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques),
– les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation),
– les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité).
Chacun présente des modalités d’investissement, des horizons de placement et des avantages fiscaux différents. Le choix du fonds doit se faire en fonction de la stratégie, des secteurs visés, du niveau de frais et de l’historique de performance du gestionnaire.

Sociétés de private equity cotées

Une autre approche consiste à acheter des actions de sociétés spécialisées en private equity cotées en bourse. Cette solution demeure à mi-chemin entre la bourse traditionnelle et le capital-investissement privé pur, permettant de bénéficier des deux mondes avec accessibilité immédiate et liquidité accrue des actions cotées.

Encadré – Exemples et spécificités
En France, des sociétés comme Eurazeo, Wendel ou Tikehau sont cotées et investissent dans des entreprises non cotées. Investir dans ces titres permet de s’exposer au private equity, tout en conservant la liquidité des marchés actions. Cependant, les performances sont plus corrélées à la Bourse que celles d’un fonds non coté, et la diversification reste plus limitée.

Stratégies pour optimiser son investissement

Réussir dans l’univers du private equity exige planification et discipline rigoureuse. La diversité des actifs est généralement considérée comme essentielle pour minimiser le risque. Ainsi, investir dans différents secteurs, stades ou géographies peut fortement modérer les aléas liés à des paris entrepreneuriaux risqués.

Encadré – ESG et investissement à impact
Le private equity évolue aussi vers la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). De nombreux fonds et sociétés de gestion développent aujourd’hui des stratégies intégrant ces dimensions, répondant à une demande croissante d’investissement responsable et à impact.