TL;DR — En résumé
Préparer sa retraite à 35 ans n’est pas trop tôt : c’est une stratégie face aux incertitudes du système français.
La voie proposée repose sur trois leviers complémentaires.
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PER optimisé : gestion libre/pilotée dynamique, déduction fiscale à l’entrée, vigilance sur les frais et la fiscalité à la sortie.
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Immobilier international : rendements souvent supérieurs et tickets d’entrée accessibles ; attention au financement local et au risque de change.
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Revenus passifs : location courte durée, contenus numériques, sites de niche ; nécessité d’un investissement initial en temps.
En complément, l’expatriation fiscale peut être envisagée (Portugal, Malte, Andorre), sous contraintes réglementaires et avec l’« exit tax ».
Conclusion : diversifier tôt, s’informer, agir progressivement.

L’idée de préparer sa retraite à 35 ans — un âge où beaucoup découvrent à peine la stabilité professionnelle — peut sembler prématurée.
Pourtant, elle devient une réalité pour une part croissante des actifs français. Face aux incertitudes du système public, à la faiblesse des
perspectives de pension et à la volonté d’indépendance financière, nombre de trentenaires construisent dès aujourd’hui des alternatives
concrètes, souvent internationales, rarement conventionnelles.
Selon l’étude « Épargne et retraite des jeunes actifs » publiée par Boursorama en partenariat avec CSA Research (janvier 2024) ,
41 % des 30-40 ans déclarent avoir mis en place au moins un dispositif d’épargne retraite complémentaire, et
28 % envisagent sérieusement d’investir à l’étranger ou de développer des revenus passifs d’ici cinq ans.
Ces chiffres marquent un tournant : la retraite n’est plus un horizon lointain — c’est un projet en cours de construction.
Pourquoi diversifier ses plans pour préparer sa retraite ?
Le système de retraite par répartition en France reste majoritaire, mais sa pérennité est régulièrement questionnée — réformes successives,
projections démographiques. Résultat : une génération informée cherche à réduire sa dépendance à l’État
et à prendre le contrôle de son avenir financier.
Trois leviers accessibles, progressifs et complémentaires :
- Le PER, optimisé au-delà de sa version standard.
- L’immobilier international, pour diversifier patrimoine et revenus.
- Les revenus passifs et le micro-entrepreneuriat, pour construire de l’indépendance.
Plan B n° 1 : repenser le PER — au-delà du produit bancaire
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est souvent perçu comme un placement bloqué. Utilisé stratégiquement, il devient un outil puissant —
surtout lorsqu’on commence à 35 ans.
Ce que font les épargnants les mieux informés :
- Gestion libre ou pilotée dynamique, plutôt que le profil standard par défaut.
-
Optimisation fiscale dès le versement : les versements sont déductibles du revenu imposable dans la limite de
10 % du revenu professionnel (plafonné à 34 104 € en 2024 — BOFiP).
Exemple : un contribuable à 30 % qui verse 3 000 € économise immédiatement 900 € d’impôt.
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Simulation de la rente ou du capital via des outils indépendants : simulateur de l’AMF,
ou outils de courtiers spécialisés (Linxea, Yomoni, Nalo).
Encadré : points d’attention du PER
- Le PER est bloqué jusqu’à l’âge légal, sauf cas de déblocage anticipé (invalidité, décès du conjoint, surendettement, etc.).
- Frais : de ~0,5 % à 2 % par an selon les établissements — comparer avant de souscrire.
- Volatilité en gestion libre : accepter les fluctuations sur le long terme.
-
Fiscalité à la sortie :
- Sortie en capital : la part correspondant aux versements déduits est imposée au barème de l’impôt sur le revenu ; les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU 30 %).
- Sortie en rente : imposition selon le régime des rentes viagères, variable selon l’âge et l’assiette imposable.
Comparatif indicatif : PER « bancaire » vs PER « en ligne »
Critères |
PER bancaire |
PER en ligne |
Frais annuels |
Souvent plus élevés (jusqu’à ~2 %) |
Généralement contenus (~0,5 % à 1 %) |
Modes de gestion |
Profil standard, choix restreint |
Libre, pilotée, ETF, thématiques |
Transparence & outils |
Souvent limités |
Tableaux de bord détaillés, simulateurs |
Accessibilité |
Souscription en agence |
Souscription 100 % en ligne |
Plan B n° 2 : miser sur l’immobilier international — diversifier pour sécuriser
Investir à l’étranger n’est plus réservé aux expatriés. C’est une stratégie de diversification patrimoniale, fiscale et géographique,
particulièrement prisée par les 30-45 ans soucieux de leur retraite.
Pourquoi cela séduit :
- Rendements locatifs souvent supérieurs à la France : par exemple 5 % à 8 % brut dans certaines grandes villes de Pologne (sources sectorielles comme JLL) et 4 % à 6 % au Portugal (données agrégées type Idealista).
- Prix d’entrée plus accessibles : un studio à Cracovie peut commencer autour de 50 000 €.
- Cadres fiscaux parfois plus favorables pour les retraités (ex. : régime NHR au Portugal, en évolution).
Encadré : trois règles pour l’investissement à l’étranger
- Consulter un notaire ou un avocat local (réseau des notaires d’Europe : notariesofeurope.eu).
- Se méfier des promesses de rendement > 8 % sans transparence juridique ou locative.
- Privilégier les pays de l’UE pour une meilleure sécurité juridique et des recours plus clairs.
- Financement : les banques françaises financent rarement des biens étrangers ; envisager fonds propres ou banque locale.
- Risque de change si loyers et charges sont libellés dans une autre devise que l’euro.
Comparatif indicatif : France vs Portugal vs Pologne
Critères |
France |
Portugal |
Pologne |
Prix d’entrée typique |
Plus élevé dans les métropoles |
Intermédiaire (ex. : Porto périphérie) |
Souvent plus accessible (ex. : Cracovie) |
Rendement brut locatif |
~3 % à 5 % |
~4 % à 6 % |
~5 % à 8 % |
Fiscalité & régime des non-résidents |
Stable, mais charges élevées locales possibles |
Régime NHR (en réforme) pour certains revenus |
Régimes variables selon la ville et la nature des revenus |
Risque de change |
Néant (zone euro) |
Néant (zone euro) |
Présent (złoty) |
Plan B n° 3 : développer des revenus passifs — construire son indépendance
Les revenus « passifs » répondent à la crainte d’une pension insuffisante. Le micro-entrepreneuriat permet de tester des modèles
avant une retraite partielle ou anticipée.
Formes courantes et éprouvées :
- Location courte durée (Airbnb, Abritel) : ~3 % à 5 % net en France, jusqu’à ~7-8 % dans certaines villes européennes.
- Vente de contenus numériques : livres auto-édités, formations, modèles numériques — marges brutes souvent > 80 %.
- Affiliation et publicité sur sites de niche : plusieurs centaines à quelques milliers d’euros par mois si le référencement est solide.
Encadré : « passif » ne veut pas dire « facile »
- Un investissement de temps initial (6 à 24 mois) est quasi systémique.
- Automatiser n’exonère pas de piloter (suivi, mises à jour, optimisation).
- Diversifier les sources : ne pas tout miser sur un seul actif ou un seul site.
Bonus : l’expatriation fiscale — légalement, stratégiquement
L’expatriation fiscale peut réduire la pression sur les revenus, plus-values et pensions, à condition de respecter strictement les règles
et la résidence effective.
- Portugal : régime NHR (en évolution). À vérifier auprès de l’Autorité fiscale portugaise.
- Malte : dispositifs forfaitaires pour revenus étrangers, sous conditions.
- Andorre : fiscalité patrimoniale attractive, mais exigence de résidence (183 jours/an).
Attention : « exit tax » française
En cas de départ hors de France avec un patrimoine mobilier supérieur à 800 000 €, imposition immédiate des plus-values latentes (article 150-0 B du CGI).
Un conseil fiscal international s’impose avant toute décision.
Et vous, vous faites quoi ?
À 35 ans, la retraite paraît lointaine. Ceux qui la préparent aujourd’hui — avec des outils concrets, des stratégies internationales et une
vision de long terme — ne la subiront pas demain. Ils ne sont pas plus riches, ni plus malins : ils sont mieux informés et
mieux organisés. Leur force : ils ne croient pas aux promesses, se concentrent sur ce qu’ils contrôlent, et agissent maintenant.
Checklist actionnable — par où commencer ?
- Ouvrir un PER en gestion libre : comparer les frais, la gamme d’unités de compte et les outils. Simuler via l’AMF.
- Étudier un investissement à l’étranger : démarrer par le Portugal ou la Pologne. Consulter un notaire via notariesofeurope.eu.
- Lancer un micro-projet de revenu passif : choisir une plateforme (Amazon KDP, Etsy, Airbnb) et tester sur six mois.
- Consulter un fiscaliste international avant toute démarche d’expatriation.
Sources à consulter : AMF
BOFiP
Notaires d’Europe
sites sectoriels pour données immobilières (ex. JLL, Idealista).
Ce contenu a vocation informative et ne constitue pas un conseil personnalisé. Vérifiez toujours les règles en vigueur et comparez les frais.