Le S&P 500 reflète la santé économique et financière des plus grandes entreprises de la première économie mondiale. Il a toute sa place (mais pas plus) dans votre portefeuille.
Henry Varnum Poor a fondĂ© Poor’s Publishing en 1860. La sociĂ©tĂ© avait pour objectif de conseiller les investisseurs sur l’industrie des chemins de fer.
La Standard Statistics Company a quant à elle été créée en 1906. Elle a développé un premier indice boursier reposant sur 233 entreprises dès 1923.
En 1941, la fusion de Poor’s Publishing avec la Standard Statistics Company donne naissance Ă Standard and Poor’s Corporation. L’indicateur boursier de Standard Statistics est Ă©toffĂ© pour intĂ©grer 416 entreprises.
L’indice S&P 500 a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le 4 mars 1957. Il regroupait (et regroupe toujours) 500 entreprises.
Le S&P 500 est un indice qui reflète la valeur boursière des plus grandes entreprises des États-Unis. Il représente près de 80 % de la capitalisation boursière totale des États-Unis et près de 50 % de la capitalisation boursière mondiale.
Autant dire qu’investir dans le S&P 500 revient Ă investir dans l’Ă©conomie des États-Unis. Ce lien entre santĂ© de la Bourse et de l’Ă©conomie est moins vrai en France par exemple, oĂą les performances du CAC 40 et celle de l’Ă©conomie française ne sont pas toujours corrĂ©lĂ©es positivement.
Le S&P 500, c’est le thermomètre de l’Ă©conomie amĂ©ricaine. Il est plus reprĂ©sentatif que les deux autres indices de rĂ©fĂ©rence que sont le Dow Jones et le Nasdaq (Composite ou 100).
Le S&P 500 est pondĂ©rĂ© proportionnellement Ă la capitalisation boursière de chaque entreprise qui le constitue. L’indice ne tient compte que de la proportion des actions qui sont effectivement cotĂ©es en bourse (on parle de partie flottante).
Le S&P 500 est calculé sans tenir compte des dividendes. Il existe cependant une version avec les dividendes réinvestis, le S&P 500 Gross Return (ou Total Return).
Une entreprise doit ĂŞtre cotĂ©e Ă la bourse de New-York (New York Stock Exchange) ou au Nasdaq pour intĂ©grer l’indice. Elle doit Ă©galement satisfaire diffĂ©rents critères, parmi lesquels un siège social aux États-Unis et une capitalisation boursière de 15,8 milliards de dollars US au minimum (en janvier 2024). Ce seuil dĂ©termine la sĂ©paration entre les grandes entreprises (large caps) et les petites et moyennes entreprises (small and mid caps). Il correspond environ aux 85 premiers percentiles de la distribution des capitalisations moyennes sur trois mois (le premier percentile comprend les entreprises les plus importantes).
Il ne suffit pas de satisfaire des critères chiffrĂ©s pour intĂ©grer l’indice S&P 500. Les entreprises sont ensuite sĂ©lectionnĂ©es par un comitĂ© spĂ©cifique qui dĂ©cide chaque mois des entreprises Ă intĂ©grer et des entreprises Ă exclure, mĂŞme si en rĂ©alitĂ© les plus grosses entreprises (en termes de capitalisation boursière) sont privilĂ©giĂ©es. Les rĂ©unions du comitĂ© sont confidentielles car les changements dans la composition du S&P 500 peuvent affecter les cours des actions.
Au 31 janvier 2024, les 10 premières valeurs du S&P 500 sont les suivantes :
Il est Ă noter que si le S&P 500 comprend bien 500 entreprises, il compte souvent plus de 500 actions. Certaines entreprises ont en effet plusieurs actions dans l’indice.
Oui… mais pas n’importe comment.
Les États-Unis sont la première puissance mondiale et le dollar US reste la monnaie de référence. Leur économie est dynamique, solide, et leur croissance ne se dément pas. Par conséquent, investir dans le S&P 500 paraît pertinent.
Pourquoi ?
Parce qu’investir c’est chercher du rendement et qu’avec le S&P500, vous trouvez ce rendement.
Vous pouvez le vérifier sur le site de s&P Dow jones Indices
Bien Ă©videmment, il existe sĂ»rement des supports plus performants sur une plus ou moins longue pĂ©riode. Cependant, mĂŞme si les performances passĂ©es ne prĂ©jugent pas des performances futures, force est de constater que le S&P 500 a jusqu’Ă prĂ©sent dĂ©livrĂ© des performances solides sur longue pĂ©riode.
Il n’est pas possible d’investir dans un indice tel que le S&P 500. En revanche, vous pouvez investir dans des fonds qui rĂ©pliquent cet indice, appelĂ©s ETF.
Par ailleurs, le S&P 500 affiche un rendement Ă©levĂ©, mais au prix d’un risque qui l’est tout autant. Si vous dĂ©cidez d’investir dans le S&P 500, il est donc essentiel que cet investissement soit cohĂ©rent avec votre tolĂ©rance au risque, et votre horizon temporel. Sachez que sur les dernières annĂ©es, le S&P 500 a parfois perdu près de la moitiĂ© de sa valeur. Veillez donc Ă ne pas dĂ©tenir une part trop importante de S&P 500 dans votre portefeuille, une part qui vous exposerait Ă un niveau de pertes que vous ne pourriez supporter.
Enfin, le S&P 500 est un indice calculé à partir de capitalisations boursières exprimées en dollar US. Investir dans le S&P 500 expose donc à un risque de change (évolution de la parité euro/doller). Si vous voulez éviter cet effet de change, vous pouvez investir dans un indice « hedgé ». Vous aurez les performances du S&P 500 sans le risque de change (mais diminuées du coût de la couverture de ce risque).
En 2007, Warren Buffett proposa une gageure aux barons de la haute finance : assemblez un portefeuille composĂ© d’au moins cinq fonds activement gĂ©rĂ©s dont le rendement sur dix ans dĂ©passera celui du S&P 500. Les participants devaient s’engager Ă verser un million de dollars Ă un organisme de charitĂ© choisi par le gagnant du pari. Un seul dirigeant de Wall Street accepta de relever le dĂ©fi. Ted Seides, de la firme ProtĂ©gĂ© Partners, sĂ©lectionna cinq portefeuilles formĂ©s d’une panoplie de fonds de couverture Ă la tĂŞte desquels se trouvent certains des cerveaux les plus rĂ©putĂ©s et les mieux rĂ©munĂ©rĂ©s du monde des affaires.
Ces gestionnaires de capitaux chevronnĂ©s emploient des stratĂ©gies sophistiquĂ©es qui permettent de profiter d’un environnement tant haussier que baissier. Le prĂ©sident de Berkshire Hathaway, pour sa part, jeta son dĂ©volu sur un fonds Vanguard Ă gestion passive qui rĂ©plique tout bonnement la performance de l’indice. Du 1 janvier 2008 au 31 dĂ©cembre 2017, le rendement annualisĂ© des cinq portefeuilles de Seides se chiffra entre 0,3 % et 6,5 %, le meilleur du groupe affichant un gain total de 87,7 % durant la pĂ©riode. Le fonds de Buffett, quant Ă lui, augmenta de 8,5 % en moyenne annuellement et enregistra une hausse globale de 125,8 % au cours de la mĂŞme dĂ©cennie. La luciditĂ© lĂ©gendaire de l’Oracle d’Omaha l’emporta donc finalement sur la tĂ©mĂ©ritĂ© de ceux qui privilĂ©gient la sĂ©lection de titres.
Source : HuffPost Quebec (archives)
Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en Ă©conomie.