L’assurance vie luxembourgeoise attire les investisseurs en quête de sécurité, de diversification et d’optimisation patrimoniale. Ses caractéristiques la réservent néanmoins aux profils fortunés ou internationaux. Pour les autres, soit la majorité d’entre nous, elle ne présente pas plus d’avantages qu’une bonne assurance vie classique.
L’assurance vie luxembourgeoise repose sur un mécanisme unique, le triangle de sécurité, qui impose une séparation stricte entre :
Sous la supervision du Commissariat aux Assurances (CAA), ce système garantit que les actifs des épargnants sont protégés en cas de faillite de l’assureur. Les actifs des assurés sont séparés de ceux des actionnaires et créanciers de la compagnie d’assurance. Contrairement aux contrats français, ils ne peuvent être utilisés pour couvrir les dettes de la compagnie.
Le souscripteur d’une assurance vie luxembourgeoise est un créancier privilégié de premier rang en cas de défaillance de l’assureur.
Le super privilège est une des principales raisons pour lesquelles les particuliers investissent au Luxembourg. Cependant, cette garantie de 70 000 € peut suffire pour de nombreux épargnants qui diversifient leurs contrats en France.
Les assurances vie luxembourgeoises ne sont pas soumises à la loi Sapin 2 et ne peuvent être bloquées en cas de crise systémique. Cette exemption garantit un accès continu aux fonds, même dans les périodes de turbulences économiques.
« En cas de menace grave et caractérisée pour la stabilité du système financier, le Haut Conseil de Stabilité Financière peut, par une décision motivée, suspendre, retarder ou limiter temporairement le paiement des valeurs de rachat, des avances sur contrat, ainsi que le versement des capitaux en cas de décès sur les contrats d’assurance vie pour une durée maximale de trois mois, renouvelable une fois. »
La loi Sapin 2 permet ainsi au HCSF de limiter les rachats des contrats d’assurance vie pour prévenir une crise financière systémique.
Les contrats luxembourgeois proposent une large gamme de supports d’investissement. Outre les fonds en euros et les unités de compte « classiques », ils incluent également des supports spécifiques :
Les FID et FAS conviennent particulièrement aux investisseurs fortunés cherchant une personnalisation avancée de leurs placements.
Les contrats luxembourgeois permettent également d’investir dans des devises variées (euro, dollar US, livre sterling, franc suisse) au sein d’un même contrat. Cette option contribue à réduire les risques de change, en particulier pour les expatriés.
La fiscalité des contrats luxembourgeois s’adapte au pays de résidence du souscripteur. Pour les résidents français, cela signifie une fiscalité similaire à celle des contrats français : flat tax (PFU) de 12,8 %, prélèvements sociaux de 17,2 %, et réduction après 8 ans. Pour les expatriés, la fiscalité dépend uniquement des règles du pays de résidence.
Ces contrats sont avantageux pour les expatriés. Contrairement aux contrats français, qui nécessitent parfois une clôture en cas de changement de résidence fiscale, les contrats luxembourgeois s’adaptent facilement aux nouvelles règles fiscales.
Les contrats luxembourgeois exigent un investissement minimum de 250 000 €, avec certaines options nécessitant jusqu’à 500 000 €. Cela les rend accessibles principalement à une clientèle fortunée.
Les frais de gestion oscillent entre 1 % et 2 %, ce qui peut affecter la rentabilité. De plus, le rendement des fonds en euros est souvent faible en raison de leur réassurance par des compagnies françaises.
La souscription est rigoureuse et nécessite un accompagnement par un conseiller en gestion de patrimoine.
L’assurance vie française offre des options comme les versements programmés ou les avances sur contrat qui manquent dans les contrats luxembourgeois.
L’assurance vie luxembourgeoise combine sécurité, diversification et flexibilité. Elle s’adresse principalement :
Malgré ses atouts, son coût et sa complexité la réservent à une clientèle avertie.