Sommaire
« Prudence : Qualité qui permet d’apercevoir et d’éviter les dangers et les fautes, qui fait connaître et pratiquer ce qui est convenable dans la conduite de la vie. » (Académie Française)
Vous souhaitez être accompagné dans la gestion et le suivi
de vos placements financiers ?
Pour caractériser le profil de risque « prudent », l’échelle de risque qui se trouve dans les DICI (Document d’information clé aux investisseurs) a été utilisée. Le profil « prudent » a ainsi été défini en supposant que la volatilité du portefeuille devait être inférieure à 5 %, soit un indice de risque de 3 sur une échelle de 7.
Note de lecture : un OPC dont le niveau de risque sera de 3 affichera un écart-type de son rendement hebdomadaire calculé sur les 5 dernières années supérieur ou égal à 2 % et inférieur à 5 %.
Échelle de risque | Intervalle de volatilité (en %) |
---|---|
1 | [0 ;0,5[ |
2 | [0,5 ;2[ |
3 | [2 ;5[ |
4 | [5 ;10[ |
5 | [10 ;15[ |
6 | [15 ;25[ |
7 | >=25% |
La volatilité d’un OPC correspond à l’écart-type de son rendement hebdomadaire sur les 5 dernières années. L’écart-type est un indicateur de dispersion. Plus il sera élevé, plus les rendements s’éloigneront de leur niveau moyen (à la hausse comme à la baisse). Si les rendements hebdomadaires d’un OPC suivent une loi normale et que le rendement moyen est de 5 % et la volatilité de 5 %, alors 70 % des rendements hebdomadaires seront compris entre 0 et 10 % (moyenne ± 1*écart-type), et 90 % entre -5 % et 15 % (moyenne ± 2*écart-type)
Moyenne et écart-type : tirages aléatoires à partir d’une loi normale
Dispersion faible (2 %)
note de lecture : tirage aléatoire de 200 rendements suivant une loi normale de moyenne 0,05 et d’écart-type 0,02.
Dispersion forte (10 %)
note de lecture : tirage aléatoire de 200 rendements suivant une loi normale de moyenne 0,05 et d’écart-type 0,1.
Introduit en 2011, le DICI (Document d’information clé aux investisseurs) est un document standardisé de 2 pages qui présente de manière succincte les caractéristiques d’un fonds : Il comprend 4 sections principales.
Objectif et Stratégie d’investissement
Cette section décrit brièvement le processus de gestion du fonds. Y figurent les principales classes d’actifs sur lesquelles le fonds peut investir, les zones géographiques, secteurs ou thématiques d’investissement, voire les biais de style. Cette partie précise aussi, le cas échéant, l’indice de référence auquel la performance du fonds peut être comparée. Enfin, doivent apparaître tous les autres facteurs susceptibles d’impacter la performance, notamment l’utilisation éventuelle de couvertures, d’effets de levier ou de techniques d’arbitrage.
Profil de rendement-risque
Le SRRI (Standardized Risk-Return Index) donne une indication du niveau de risque qu’on peut attendre du fonds. Il est calculé sur la base de données historiques de volatilité (écart-type mensuel sur les 5 dernières années) et est présenté sur une échelle de 1 à 7, où 1 reflète le niveau de risque le moins élevé et 7 est le niveau le plus risqué. Ces données sont uniquement basées sur la volatilité passée et n’ont donc pas nécessairement de valeur prédictive.
Dans cette section sont listés également d’autres risques qui peuvent impacter le fonds et qui ne sont pas forcément reflétés par les données historiques de volatilité, par exemple le risque de liquidité ou le risque lié aux produits dérivés.
Les frais
Cette partie énumère l’ensemble des charges qui s’appliquent à l’investisseur : frais de souscription et éventuels frais de sortie, frais courants, commissions de performance. Les frais courants sont basés sur le dernier exercice clos et représentent les frais fixes du fonds, que l’investisseur devra payer indépendamment de la surperformance ou sous-performance du fonds.
Le DICI précise ensuite l’existence ou non d’une commission de surperformance, sa structure, et le montant éventuel prélevé au titre de cette commission sur l’année précédente.
La performance
Cette dernière section présente la performance passée du fonds, nette de frais. Elle est affichée pour chaque année calendaire, depuis son lancement et comparée à son indice de référence.
source : Morningstar.fr
note : l’allocation d’actifs et la simulation rétrospective ont été réalisés en utilisant les outils proposés par Quantalys (licence Pro).
Une allocation d’actifs respectant le critère de volatilité de 5 % a ensuite été effectuée, en utilisant la théorie de la frontière efficiente (Markowitz, 1952).
Afin d’obtenir une allocation qui soit la plus générale possible, elle a été réalisée dans le cadre d’un compte titres. Elle ne comporte donc aucun fonds en euros.
Classes d’actifs | Répartition |
---|---|
Monétaire | 14 % |
Obligations | 62 % |
Europe | 52 % |
Monde | 10 % |
Actions | 24 % |
France | 5 % |
Europe | 7 % |
États-Unis | 8 % |
Pacifique | 4 % |
Les performances de cette allocation ont été recalculées sur les 15 dernières années, de mars 2003 à mars 2018. En retenant pour chaque classe d’actifs les performances moyennes des fonds correspondants, la rentabilité annuelle ressort à 5 % et la volatilité à 4,5 %. Investir dans une allocation d’actifs prudente sur les 15 dernières années aurait donc permis de doubler son capital.
Allocation prudente : +110 % sur la période mars 2003 – mars 2018
note : réalisé à partir des outils Quantalys.
Cette performance est significativement meilleure que celle de la moyenne des fonds en euros. Alors que l’allocation prudente affiche un rendement de 110 % sur 15 ans, celle des fonds euros dépasse de peu 60 % (62 %, source : toutsurmesfinances.com). En tenant compte d’une inflation de 22 % sur la période (source : Insee ), le gain de pouvoir d’achat d’un placement sur un fonds en euros s’établit à 40 %, contre plus du double pour l’allocation d’actifs prudente (88 %).
Si vous investissez selon un profil prudent, vous pouvez donc obtenir un rendement double de celui des fonds en euros. Intéressant, non ?
Oui, sauf que ce ne sera pas aussi simple.
Des disparités fortes au sein d’une même catégorie
note: performances de deux fonds appartenant à la même catégorie, « Obligations europe diversifiées ». Réalisé à partir des outils Quantalys.
Fragilité de l’allocation initiale, performances incertaines, et si cela rendait finalement le fonds en euros attractif ?
Pour obtenir de bons résultats et évitez les mauvaises surprises, quelques précautions s’imposent.
Vous ne pouvez pas mettre de moyennes dans votre allocation d’actifs mais vous disposez de plusieurs options pour choisir vos fonds :
Parce que les performances ne sont pas garanties et que la structure de votre portefeuille se modifiera au cours du temps, vous devrez le suivre régulièrement. Vous pourrez ainsi réajuster la structure de votre portefeuille pour le faire coller à l’allocation cible.
Ce suivi vous permettra également de procéder aux arbitrages nécessaires, lorsqu’un fonds affichera des performances anormales (rendements fortement négatifs ou volatilité trop élevée par rapport à l’échelle de risque).
Une autre précaution que vous devrez prendre concerne l’acquisition des fonds qui composeront votre portefeuille. Pourquoi ? Parce que vous n’êtes pas sûr d’investir au meilleur moment. En conséquence, au lieu d’effectuer un versement unique, il est préférable d’opter pour des versements réguliers. Vous pourrez ainsi lisser le prix d’acquisition. Ainsi, si vous disposez d’un capital à investir, il est donc préférable de le placer d’abord sur un support sans risque et d’effectuer des versements réguliers pour basculer progressivement du support sans risque vers votre allocation d’actifs cible.
Compte tenu des performances passées, vous pouvez envisager qu’une allocation d’actifs prudente vous rapporte entre 4 et 5 % par an. Pour obtenir ce rendement, vous devrez néanmoins organiser un suivi strict de votre portefeuille et procéder aux arbitrages nécessaires. Si vous n’avez pas envie de le faire, vous pouvez le faire faire. Mais ça, c’est une autre histoire : la gestion conseillée.
Arnaud Sylvain
votre conseiller
en investissements financiers &
courtier en assurance