Si vous voulez que votre contrat d’assurance vie vous rapporte vraiment, vous devrez prendre des risques. Cela implique-t-il pour autant de perdre de l’argent ? Non.
L’assurance vie est une enveloppe qui vous permet d’investir dans deux types de support :
L’assurance vie est donc un placement risqué dès lors que vous investissez dans des unités de compte.
En théorie, ces deux types de support peuvent être combinés comme vous le souhaitez. Vous pouvez détenir entre 0 % et 100 % de fonds en euros (entre 100 % et 0 % d’unités de compte).
En pratique néanmoins, certains assureurs imposent une part incompressible d’unités de compte. Soyez donc vigilants à cette contrainte lorsque vous souscrivez un contrat.
Contrats d’assurance vie monosupports : une espèce en voie de disparition
Certains contrats d’assurance vie proposent d’investir uniquement dans un fonds en euros. Dans un contexte de baisse régulière du rendement des fonds en euros, ces contrats sont cependant de plus en plus rares.
Le respect des normes prudentielles rend ces contrats coûteux par rapport aux contrats multisupports. Alors que la perte des unités de compte est entièrement absorbée par le souscripteur, les pertes des investissements sous-jacents des fonds en euros sont supportées par les assureurs (la garantie en capital est coûteuse pour les assureurs).
Conformément à la relation positive qui existe entre le rendement et le risque, les fonds en euros offrent une garantie en capital mais des performances limitées.
Par conséquent, il est difficile de faire fructifier significativement un capital en investissant uniquement dans un fonds en euros. Ainsi par exemple, vous ne pourrez préparer efficacement votre retraite avec un fonds en euros.
Lorsqu’une assurance vie est constituée à 100 % de fonds en euros, il s’agit plus d’une solution d’épargne que d’un investissement.
Si vous voulez vraiment vous constituer un capital en investissant dans une assurance vie, alors vous devrez aller chercher un rendement supérieur à celui des fonds en euros. Il vous faudra alors investir tout ou partie de vos fonds dans des unités de compte.
Pour faire fructifier votre assurance vie, vous devrez donc prendre des risques. Vous devrez accepter la possibilité d’une perte en capital.
Pour autant, est-il normal de perdre de l’argent avec une assurance vie ? Non.
Bien sûr, lorsque vous investissez dans des supports risqués, ceux-ci connaissent parfois des accès de faiblesse. Il se peut alors que la valorisation de votre portefeuille baisse. Elle peut même devenir inférieure à ce que vous avez investi.
Cette situation de perte reste cependant virtuelle tant que vous n’avez pas encaissé des moins-values en cédant des supports. Elle ne doit pas vous inquiéter car elle est normale. Elle l’est d’autant plus que votre prise de risque est élevée.
Tout l’enjeu est que cette perte virtuelle ne devienne pas réelle.
Les pertes virtuelles ne deviendront réelles qu’à condition que vous soldiez les supports concernés. Pour éviter de perdre de l’argent avec votre contrat d’assurance vie, vous devez donc éviter de matérialiser des moins-values.
Comment ?
Vous vendrez vos supports lorsque vous y serez obligé, lorsque vous aurez besoin de l’argent investi. Afin d’éviter de devoir vendre des supports en moins-value, investissez donc à long terme des sommes dont vous n’aurez besoin ni à court ni à long terme.
Ce travail préalable est indispensable. Mieux vaut sous-estimer les sommes que vous investissez à long terme, quitte les augmenter par la suite. Par contre, vous risquez de devoir vendre à perte si vous avez surestimé cette épargne et que vous en avez besoin.
Vous vendrez vos supports lorsque vous vous y sentirez obligé. Vous n’aurez pas besoin de l’argent mais les pertes virtuelles seront telles que vous préférerez solder vos positions et encaisser vos pertes.
Lorsque vos supports accusent des moins-values potentielles, il existe un seuil à partir duquel ces moins-values deviennent intolérables.
Il est donc impératif que votre portefeuille soit calibré de manière à ce que ses pertes ne dépassent pas votre seuil de tolérance.
Ne vous focalisez pas sur les performances des fonds mais sur celle de votre portefeuille. N’oubliez pas que si la performance importe, la pondération est également cruciale. Un fonds qui perd -50 % de sa valeur mais pèse 1 % du portefeuille aura un impact moins négatif qu’un fonds qui perd -5 % mas qui représente 30 % du portefeuille (-50 % x 1 % < -5 % x 30 %).
Malgré tout, même en suivant ces deux conseils, vous n’êtes pas à l’abri d’investir dans un fonds dont la perte est telle qu’il ne retrouvera vraisemblablement jamais (ou en tout cas pas dans un délai raisonnable) sa valeur d’acquisition. Dans ce cas, la moins-value est quasi-certaine et si ce fonds représente une part significative de votre portefeuille, une perte globale ne peut être exclue.
Pour éviter cette situation, vous pouvez lisser le prix d’acquisition de vos supports en investissant progressivement. Cette stratégie se révèle néanmoins de moins en moins efficace au cours du temps dès lors que la fraction investie à chaque épisode représente une part de moins en moins importante des fonds déjà investis.
Une solution plus robuste consiste à investir très largement dans des fonds solides, dont le risque qu’ils s’effondrent sans se redresser dans un délai raisonnable est quasi-nul. Les ETF de grandes zones (Monde, États-Unis, zone Euro) satisfont ce critère. L’or aussi dans une certaine mesure, à condition d’investir vraiment à long terme.
Les multiples frais de votre contrat d’assurance vie (droit d’entrée, frais de gestion, frais d’arbitrage…) ne sont pas véritablement des pertes.
Cependant, ils pèsent sur les performances : ils limitent les gains et accroissent les pertes. Ils peuvent ainsi donner l’impression à certains investisseurs de ne pas bénéficier de la hausse des marchés financiers mais d’en subir pleinement les baisses.
L’arrivée d’une nouvelle génération de contrats (principalement distribués par des courtiers en ligne) sur internet) internet permet de limiter très nettement les frais de vos contrats. Ces contrats n’ont ni droits d’entrée ni frais d’arbitrage, et leur frais de gestion sont contenus. De plus, ils proposent des ETF dont les frais sont bien inférieurs aux fonds à gestion active.
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Dès lors que vous investissez dans des supports risqués, vous vous exposez à un risque de perte en capital. Celui-ci a de grandes chances de rester virtuel si vous respectez ces conseils :
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Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en économie.
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