Vous avez décidé de faire fructifier votre épargne financière au sein d’une enveloppe fiscale favorable bénéficiant d’avantages successoraux substantiels. Vous vous êtes donc naturellement tourné vers l’assurance vie. Or de nombreux contrats existent. Comment choisir celui qui vous correspond ?
Sommaire
Un contrat d’assurance vie permet de répondre à différents objectifs, ce qui explique qu’il soit le placement préféré des épargnants français.
Les contrats d’assurance vie proposent toute une gamme de supports pour placer son épargne en fonction de son profil de risque. Ceux qui refusent toute perte en capital pourront se diriger vers le fonds en euros, tandis que ceux qui privilégient le rendement y ajouteront des unités de compte.
Deux types de contrats coexistent : l’assurance vie monosupport, également appelée assurance vie en euros et l’assurance vie multisupport qui comporte des fonds en unités de compte.
Il est d’autant plus intéressant de placer son épargne sur un contrat d’assurance vie que celle-ci peut être retirée à tout moment en cas de nécessité, avec un impact fiscal limité même avant 8 ans. Si vous ne souhaitez pas piocher dans votre contrat d’assurance vie (pour des raisons fiscales, par exemple), vous pouvez bénéficier d’une avance. L’assureur du contrat vous consent un prêt à un taux légèrement supérieur à celui du fonds en euros, ce qui vous évite tout retrait.
La disponibilité à tout instant des fonds investis dans un contrat d’assurance vie peut conduire à préférer ce support pour préparer sa retraite. Les produits dédiés de type PER imposent en effet que les fonds placés y soient immobilisés jusqu’à la retraite.
Lors de sa retraite, l’assuré pourra par ailleurs choisir de percevoir un complément de retraite sous la forme d’une rente viagère. Dans ce cas, les gains seront exonérés d’impôt sur le revenu (ils supporteront les seuls prélèvements sociaux). La rente versée sera imposable sur une fraction de son montant dépendant de l’âge du bénéficiaire.
L’assurance vie permet de faire fructifier un capital et/ou de préparer sa retraite. Il s’agit également d’un formidable outil de transmission, puisqu’elle échappe aux règles civiles et fiscales applicables en matière successorale. L’assurance vie n’entre pas dans la succession de l’assuré, qui peut ainsi transmettre un patrimoine à un parent éloigné ou à un tiers en échappant aux droits de succession.
Assurance vie et succession »
L’assurance vie ne fait pas partie de la succession du défunt, à moins que les primes n’aient été versées après les 70 ans du titulaire du contrat. En conséquence, l’assurance vie bénéficie de règles fiscales spécifiques en cas de décès et de versement des sommes aux bénéficiaires désignés.
Les primes versées par le titulaire du contrat avant ses 70 ans, ainsi que les intérêts acquis, supportent un prélèvement forfaitaire de 20 %, après application d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire (tous contrats confondus). Le taux de ce prélèvement passe à 31,25 % pour la fraction de la part nette taxable supérieure à 700 000 euros. À noter que les primes versées avant le 13 octobre 1998 et les intérêts correspondants sont totalement exonérés de droits de succession.
Les primes versées par le titulaire du contrat après l’âge de 70 ans font partie intégrante de sa succession, après application d’un abattement global de 30 500 €euros à répartir entre les bénéficiaires. En revanche, les intérêts produits par les sommes versées après 70 ans sont exonérés de droits de succession.
Précision importante : Quand le contrat a été ouvert avant le 20 novembre 1991, il n’est pas tenu compte de l’âge du titulaire au moment du versement des primes. Les règles qui s’appliquent sont celles relatives aux primes versées avant 70 ans.
Source : Droit-finance
Alors que l’assurance vie a longtemps bénéficié d’une fiscalité allégée par rapport au compte titres, voire au PEA, la mise en place de la Flat Tax (ou Prélèvement Forfaitaire Unique) a considérablement réduit cet avantage.
L’assurance vie possède néanmoins l’avantage de pouvoir réaliser des arbitrages (vendre des fonds pour en racheter d’autres) en étant exonéré de prélèvements fiscaux et sociaux. Ces prélèvements ne seront payés qu’en cas de retrait ou de clôture du contrat. Dans le cas d’un compte titres en revanche, chaque plus-value s’accompagne du paiement des impôts et taxes correspondants.
Assurance vie | PERP | PEA | Compte titres | |
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Fiscalité des gains – IRPP | Lors des retraits
Prélèvement forfaitaire unique de 12,8 % Pour les versements effectués avant le 27 septembre 2017 sur les contrats de plus de 8 ans (dans la limite de 150 000 euros), maintien du prélèvement forfaitaire libératoire de 7,5 % |
Les sommes versées sur un PERP sont déductibles de l’assiette de l’impôt sur le revenu (dans la limite d’un plafond global)La rente versée au dénouement du PERP est soumise à l’impôt sur le revenu. Le capital également mais un prélèvement forfaitaire libératoire de 7,5 % est possible sous conditions | Lors des retraits
22,5 % avant deux ans |
L’année de la cession Prélèvement forfaitaire unique de 12,8 % |
Fiscalité des gains – Prélèvements sociaux | 17,2 % | 17,2 % | 9,1 % (prélèvements sociaux applicables aux rentes viagères à titre gratuit) | 17,2 % |
Si tous les contrats d’assurance vie permettent de faire fructifier son épargne, de préparer sa retraite, ou de transmettre un patrimoine, pourquoi privilégier l’un plutôt que l’autre ? Quels sont les critères de choix d’un contrat d’assurance vie ?
Les assureurs prélèvent différents types de frais sur les contrats d’assurance vie. Des écarts significatifs existent selon les contrats, qui impactent le rendement des contrats.
Les frais d’entrée : chaque versement s’accompagne du paiement d’un certain pourcentage de frais. Alors qu’ils ont pu atteindre jusqu’à 5 % des versements, ils se situent désormais le plus souvent entre 0 % et 3 %.
Ainsi lorsque vous versez 1 000 euros sur un contrat, la somme effectivement investie pourra varier de 1 000 euros (0 % de frais) à 970 euros (3 %), voire 950 euros (5 %).
il est à noter que certains supports spécifiques (SCPI et trackers notamment) supportent des frais d’entrée spécifiques. Ils sont faibles pour les trackers, parfois (très) élevés pour les SCPI (ils peuvent approcher 10 %).
S’ils sont rares, des frais de rachat existent parfois. Ils concernent des supports particuliers (SCPI et trackers) ou sont liés à la durée de détention du support. il s’agit dans ce dernier cas de pénalités liées au non respect de la durée de détention minimale.
Les frais de gestion s’échelonnent entre 0,35 % et 1 % pour les fonds en euros. Ils sont intégrés dans le rendement net communiqué par les assureurs. Plus qu’au niveau de ces frais, c’est à ce dernier rendement qu’il faudra s’intéresser. Un rendement net de frais de gestion de 2 % sera préférable à un rendement net de 1 %, même si les frais de gestion sont supérieurs.
Les unités de compte supportent quant à elle, outre des frais spécifiques déduits de la performance affichée, des frais de gestion compris entre 0,50 % et 1,20 %. Ils sont prélevés que la performance des unités de compte soit positive ou négative.
En plus des droits d’entrée et des frais de gestion, des contrats facturent également des frais d’arbitrage.
L’arbitrage est l’opération qui consiste à modifier la composition du contrat en vendant des supports pour en acheter d’autres. (le montant du capital investi n’est pas modifié, il n’y a ni entrée, ni sortie de capitaux).
Ces frais d’arbitrage sont calculés en pourcentage du montant concerné ou en montant forfaitaire. Ils peuvent atteindre jusqu’à 1 % des montants arbitrés. Ainsi par exemple, si vous déplacez 10 000 euros d’un support en euros vers des unités de compte, les frais pourront atteindre jusqu’à 100 euros.
Vous devez veiller au niveau des frais car ceux-ci impactent directement les performances de votre contrat. L’écart entre deux contrats peut ainsi se révéler significatif.
Les performances du fonds en euros sont un autre critère pour bien choisir son contrat d’assurance vie. Alors qu’en 2017 certains contrats affichent des performances inférieures à 1 %, d’autres parviennent à dépasser 3 %.
Ces différences s’expliquent par la composition des fonds les plus performants. Alors que les fonds en euros traditionnels reposent sur des obligations, ces derniers intègrent une part significative d’immobilier (fonds en euros immobiliers) ou d’actions (fonds en euros dynamiques).
Attention néanmoins, les fonds en euros les plus performants ne sont accessibles qu’aux épargnants qui acceptent une part significative d’unités de compte dans leur contrat (entre 30 % et 50 selon les contrats). En conséquence, ces fonds en euros ne conviendront pas aux profils les plus averses au risque.
Le nombre et la qualité des supports en unités de compte constituent des éléments décisifs dans le choix d’un contrat d’assurance vie.
Plus ce nombre sera élevé, plus les possibilités de diversification seront importantes. Or, la diversification est essentielle lorsque vous investissez dans des unités de compte car elle permet de réduire le risque.
Cependant, rien ne sert de multiplier les unités de compte si leurs performances sont médiocres. Assurez-vous donc que votre contrat propose des fonds de qualité.
Cet aspect est essentiel car au sein d’une même classe d’actifs, les écarts de performance sont massifs entre les meilleurs fonds et les pires. Si par exemple vous avez décidé d’investir dans des actions françaises, sachez que sur les 8 dernières années des fonds ont affiché des performances supérieures à +10 % par an tandis que d’autres n’ont pas dépassé 2 %.
Tous les fonds actions ne se valent pas
Apprécier la rentabilité future d’un fonds est difficile car les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Ainsi, ce n’est pas parce qu’un fonds a procuré un rendement élevé dans le passé qu’il répétera cette performance dans le futur.
Si les performances absolues doivent donc être considérées avec prudence, les performances relatives sont plus utiles. Il est en effet possible de classer un fonds en comparant ses performances à celles de son indice de référence ou de ses concurrents. Compte tenu du nombre important de fonds, ce travail peut vite se révéler fastidieux.
Heureusement, des analystes proposent des évaluations des fonds pour faciliter les choix des investisseurs. Les notations attribuées par Morningstar ou Quantalys permettent ainsi de construire des portefeuilles en retenant les fonds les plus performants.
Les titulaires d’un contrat d’assurance vie peuvent décider d’effectuer eux-mêmes la gestion de leur contrat (en bénéficiant ou non des conseils d’un professionnel), ou de la déléguer intégralement à une société de gestion par le biais d’un mandat de gestion. Si vous privilégiez cette dernière option, assurez-vous qu’elle soit proposée dans le contrat que vous choisirez et que son coût reste contenu.
Certains contrats proposent également des options de prévoyance qui se déclenchent lors du décès du titulaire. Elles visent pour la plupart à protéger le capital investi en unités de compte, comme par exemple la garantie « plancher » (le bénéficiaire percevra un capital égal au minimum aux versements nets de frais quelle que soit la valeur des unités de compte à cette date) ou la garantie « cliquet » (Le montant versé au décès de l’assuré correspond à la plus haute valeur de l’épargne atteinte sur le contrat). Bien entendu, le choix d’une option de prévoyance entraîne des frais supplémentaires.
Fonds en euros et unités de compte :
Avez-vous choisi les bons supports ?
Vous l’aurez compris, un bon contrat doit les trois qualités suivantes :
Si vous souhaitez déléguer la gestion de votre contrat à une société de gestion, il devra également proposer un mandat de gestion (performant). Si vous voulez protéger le capital qui sera transmis en cas de décès, des options de prévoyance vous seront aussi utiles.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’article suivant : Assurance vie : faut-il préférer internet ? Les contrats internet sont nombreux à réunir les trois critères énoncés.
Après avoir choisi votre contrat d’assurance vie, vous devrez sélectionner vos supports. Si le fonds en euros a été la star incontestée des placements, son étoile commence à pâlir sérieusement. Si votre horizon temporel est suffisamment long (au moins 8/10 ans), vous aurez tout intérêt à vous tourner vers les unités de compte.
Sachez par ailleurs qu’il existe également des contrats d’assurance vie de droit luxembourgeois qui offrent une sécurité et des possibilités d’investissement accrues. Attention néanmoins, le ticket d’entrée est (très) élevé).
Conseiller financier indépendant
Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en économie.