Quels sont les risques de vos placements ?

par Arnaud Sylvain | Finances personnelles

21 janvier 2018

Quels sont les risques de vos placements ?

Un placement ne se limite pas à ce qu’il vous rapporte. Vous devez aussi tenir compte de ce qu’il peut vous coûter et vous assurer que les risques que vous prenez sont compatibles avec votre sensibilité au risque. Mais au fait, quels sont ces risques ?

 

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Rendement et risque sont positivement liés

Lorsque vous placez votre argent, c’est pour obtenir un revenu régulier (intérêts ou dividendes pour un placement financier, loyer pour un bien immobilier) et/ou réaliser une plus-value lors de la cession.

Vous choisissez vos placements en fonction de votre sensibilité au risque (quelle est votre sensibilité au risque ?), et vous obtenez la rémunération correspondante. Dès lors que le rendement et le risque sont positivement liés, le rendement espéré de votre placement sera d’autant plus élevé que les risques pris seront importants.

Pourquoi le rendement et le risque sont-ils positivement liés ? Parce que le rendement est la rémunération du risque

Plus vous prenez de risques avec votre argent, plus vous exigez un rendement élevé. Il en est de même dans votre environnement professionnel avec les différentes primes qui existent et qui rémunèrent une prise de risque : prime pour le travail de nuit, pour le transport de produits dangereux, pour accepter d’aller travailler dans des pays en guerre… Rendement et risque sont liés.

Qu’il s’agisse de travail ou de capital, l’enjeu est identique. Si le risque ne se matérialise pas (le cas le plus probable, sauf sans les placements spéculatifs de type Forex ou Bitcoin), vous gagnez plus que si vous ne preniez pas de risque. En contrepartie, plus les risques sont élevés, plus vous avez de chances de subir une perte en capital. Plus vous prenez de risques, plus vous avez de chances que cela ne se passe pas « normalement ».

Dans le cas d’un placement financier sans risque tel que le livret A, le rendement est faible (0,75 % en janvier 2018) mais la probabilité que vous perdiez votre capital ou que les intérêts ne soient pas versés est très faible. Pourquoi ? Parce que le Livret A est couvert par la garantie de l’État car il s’agit d’un livret d’épargne réglementée et centralisée à la Caisse des Dépôts et Consignations pour servir au financement de politiques publiques.

A l’autre extrême du spectre se trouvent les investissements dans des produits hautement spéculatifs, dont le bitcoin – passé d’une monnaie électronique à un pur instrument spéculatif – représente début 2018 un exemple particulièrement frappant.

Entre le Livret A et le bitcoin se trouve toute une gamme de placements avec leur rendement et leur risque propres. Le défi de tout investisseur individuel consiste alors à panacher ses placements de manière à obtenir le rendement le plus élevé possible sous la contrainte d’un niveau de risque compatible avec ses objectifs et préférences.

 

Le couple rendement-risque en vidéo

source : Lafinancepourtous.com

 

Quels sont les risques d’un placement ?

Dans la mesure où les placements procurent un gain financier (revenu ou plus-value), ils sont surtout exposés à des risques financiers. Les trois principaux sont les suivants :

  • Le risque de contrepartie, qui se matérialise lorsque la contrepartie à une opération ou à un contrat manque à ses obligations avant que l’opération ait été réglée de manière définitive sous la forme d’un flux financier.
  • Le risque de liquidité : ce risque correspond à l’impossibilité de céder un actif dans le délai et au prix raisonnablement attendus. Cela peut provenir d’un marché étroit où les cours fluctuent en raison d’un faible nombre d’acheteurs et de vendeurs. En conséquence, si vous souhaitez pouvoir récupérer votre argent rapidement, choisissez des actifs liquides. Vous pourrez les convertir immédiatement en monnaie sans perte de valeur.
  • Le risque de marché regroupe les risques liés aux variables de marché et qui impacte la valeur du placement. Il englobe entre autres notamment les risques suivants :
  • Le risque de volatilité : plus un placement est volatil, plus il fluctue à la hausse comme à la baisse. Le risque de perte est donc d’autant plus élevé que la volatilité est forte.
  • Le risque lié au taux de change : dans le cas d’un placement dans une monnaie étrangère, la valeur de ce placement dépend du taux de change de la devise concernée. Ainsi, sa dépréciation provoque une baisse de la valeur du placement ainsi que des revenus qu’il procure.
  • Le risque de taux d’intérêt : il s’agit du risque que les évolutions des taux du marché provoquent une baisse de la valeur du placement. Ainsi par exemple, une montée des taux d’intérêt provoque une baisse du cours des obligations. En cas de vente avant l’échéance, une moins value sera donc enregistrée.
  • Le risque de crédit : l’émetteur d’un titre de créance fait défaut et ne peut payer les intérêts (coupons) ou rembourser le capital de sa dette.
  • Le risque lié à l’inflation : l’inflation fait baisser le pouvoir d’achat au fil du temps (le même montant d’argent permet d’acheter de moins en moins de biens et de services). Le risque lié à l’inflation correspond à un impact négatif de la hausse de l’inflation sur le rendement et/ou la valeur du placement.

Lorsque vous placez votre argent, vous devez donc vous assurer de bien comprendre les risques auxquels votre placement est exposé et leurs conséquences potentielles sur sa valeur et ses revenus. C’est une tâche compliquée pour un investissement immobilier (à l’exception des SCPI et des OPCI) ou un placement « atypique » (vin, forêt, diamant…) car vous devez la plupart du temps identifier et évaluer les risques par vous-même. C’est en revanche plus simple pour les OPC(VM), dont les sociétés de gestion sont tenues de fournir un document résumant les risques du placement.

 

Identifier les risques de vos placements : l’exemple du DICI

Lorsque vous souhaitez investir dans un OPC (organismes de placement collectif), vous pouvez consulter son DICI, document d’information clé pour l’investisseur. Le DICI est un document standardisé au niveau européen qui donne une information claire, exacte et non trompeuse sur les principales caractéristiques du produit.

Le DICI affiche notamment le niveau de risque et de rendement du produit sur une échelle allant de 1 à 7. Pour placer un fonds sur cette échelle, l’indicateur utilisé est sa « volatilité », mesurée par la variation moyenne de sa valeur sur les 5 dernières années. Cet indicateur traduit la tendance du fonds à fluctuer, plus ou moins fortement, à la hausse ou à la baisse. Le niveau 1 correspond aux niveaux de risque et de performance potentielle les plus faibles. Cela ne signifie pas qu’il ne comporte aucun risque. A contrario, le niveau 7 est le niveau le plus élevé qui s’applique aux fonds les plus risqués.

Cette échelle numérique s’accompagne d’un texte expliquant l’indicateur et ses principales limites et détaillant les risques importants pour le fonds non pris en compte dans l’Indicateur : risque de crédit, risque de liquidité, le risque de contrepartie….

Le DICI présente également les frais courants réellement prélevés l’année précédente (les différents frais de gestion et de fonctionnement de l’OPC) ainsi que les frais d’entrée maximaux (négociables) et les éventuels frais de sortie.

Le DICI étant un document synthétique et court, il est néanmoins recommandé de compléter sa lecture par celle du prospectus du fonds d’investissement concerné.

 

Exemples de profils de risque et de rendement

OPC numéro 1

« L’objectif de gestion du FCP, est d’obtenir, par le biais d’une allocation flexible et multiclasse d’actifs, sur une durée de placement recommandée de quatre ans, une performance positive sans pour autant que celle-ci soit directement liée à un indicateur de référence. […] La politique d’investissement de l’OPCVM repose sur une gestion très dynamique qui cherche à dégager de la performance sur l’ensemble des marchés internationaux de taux, d’actions et de devises quels que soient les environnements de marché. »

Risque et rendement OPCVM

OPC numéro 2

« […] un fonds dont l’objectif est d’offrir une progression la plus régulière possible du capital, en s’exposant à l’évolution des marchés de taux et d’actions. La gestion du fonds repose sur une gestion discrétionnaire. Elle combine l’utilisation d’instruments financiers (actions, obligations, titres de créances négociables) et d’instruments financiers à terme. »

Risque et rendement OPCVM

 
Qu'est-ce qu'un OPC ?

Un OPC est un fonds d’investissement par lequel les investisseurs mettent en commun leur épargne pour investir dans un portefeuille de valeurs mobilières (actions, obligations, autres OPC…).

Les sommes investies dans un OPC sont transformées en parts ou actions de l’organisme : celles-ci reflètent en permanence la valeur du portefeuille qu’il détient. Les OPC interviennent en général sur un marché bien déterminé ; les actions françaises ou les obligations internationales par exemple. Il en existe aussi qui ont une gestion « diversifiée » entre les actions, les obligations ou d’autres marchés.

source : Lafinancepourtous.com

 

La volatilité, indicateur pertinent du risque ?

La volatilité est un indicateur qui mesure l’amplitude des hausses et des baisses de valeur d’un placement. La connaissance de la volatilité est utile pour évaluer le risque d’un placement puisque quand la volatilité est élevée, le capital investi peut baisser de façon importante.

Une volatilité élevée s’accompagne généralement d’une espérance de rendement élevée. Cependant, dès lors que la volatilité ne constitue pas l’unique risque d’un placement, une volatilité élevée ne garantit pas une espérance de rendement élevé.

Par ailleurs, la volatilité est un indicateur qui traite les hausses comme les baisses de la même façon. Il accorde donc la même importance aux gains et aux pertes. Or, l’économie comportementale a pu mettre en évidence une « aversion aux pertes », qui correspond à la tendance des individus à ressentir une perte plus fortement qu’un gain de même amplitude. Cela explique que d’autres indicateurs soient parfois préférés à la volatilité, tel le maximum drawdown ou la Value at Risk.

 

L’aversion aux pertes en vidéo

 
  • Le maximum drawdown ou « perte successive maximale » se concentre sur les pertes. Il mesure la plus forte baisse dans la valeur d’un portefeuille. Il correspond pendant une durée déterminée à la perte maximale historique supportée par un investisseur qui aurait acheté au plus haut et revendu au plus bas. Par exemple, un taux annuel de 15 % signifie que sur une année, la perte maximale ne représente que 15 % de la plus haute valeur du portefeuille.
  • La Value-At-Risk représente la perte potentielle maximale d’un investisseur sur la valeur d’un actif ou d’un portefeuille d’actifs financiers qui ne devrait être atteinte qu’avec une probabilité donnée sur un horizon donné. Elle est, en d’autres termes, la pire perte attendue sur un horizon de temps donné pour un certain niveau de confiance. Par exemple, si la VAR au seuil de confiance de 95 % à 1 jour est égale à 1 million d’euros, cela signifie qu’il y a 95 % de chances pour que la perte associée à la détention de l’actif n’excède pas 1 million d’euros.

La mesure des risques d’un placement est indispensable pour s’assurer qu’il est cohérent avec votre tolérance au risque. Dans le cas de placements financiers, la volatilité est le critère privilégié pour les investisseurs particuliers. Elle possède néanmoins des limites qui imposent de la compléter par d’autres indicateurs.

 

Conseiller financier indépendant
Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en économie.

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